Axéréal se recentre sur la technique
Les rencontres agronomiques d’Axéréal se sont terminées vendredi 14 juin, à Villemaury (Eure-et-Loir). Les six rendez-vous répartis en pôle régional ont permis à près d’un millier d’agriculteurs d’échanger avec les agronomes de la coopérative.
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« Cette année, nous avons souhaité recentrer les ateliers sur la technique et les solutions conciliant rentabilité et durabilité », indique Jean-François Loiseau, le président d’Axéréal, en déplacement à Villemaury (Eure-et-Loir), vendredi 14 juin, où 150 personnes ont visité les parcelles.
Mieux connaître les structures de sol
Au travers de 200 essais et 10 500 microparcelles répartis sur six lieux, les adhérents de la coopérative ont rencontré les conseillers agronomes, comme Jérémy Isaac, responsable agronomie et santé du végétal chez Axéréal. « Pour cette campagne, nous avons privilégié le partage de connaissances par le visuel et l’observation aux champs », fait-il savoir. Et quoi de plus visuel qu’un rhizotron ou qu’un profil de sol 3D ? Le premier a permis aux agriculteurs d’observer les racines de couverts végétaux au travers d’une structure en plexiglas ; le second, la structure du sol.
« Il s’agit de donner une méthode simple aux producteurs pour qu’ils puissent le réaliser chez eux. Très peu d’entre eux connaissent la structure de leur sol », souligne de son côté Simon Leroyer, spécialiste de la santé des sols chez Axéréal. À l’aide d’une fourche de levage, inclinée à 30°, sortez un bloc de terre. En grattant, révélez les différentes couches de sol. « On est souvent surpris par la structure. Même en travail simplifié, on observe la compaction du sol. Le plus simple est de réaliser le profil dans des crucifères pour voir la forme des pivots », ajoute l’agronome.
Des pois pour Intact
À côté du profil de sol, les essais sur les pois attirent l’attention. La coopérative, actionnaire de l’entreprise Intact qui va produire des protéines végétales, doit lui livrer 30 000 tonnes de pois dès 2025. « Ce n’est pas la bonne année ! Les pois n’aiment pas l’excès d’eau. Les rendements ne seront pas au rendez-vous », lance Romain Gallas, administrateur d’Axéréal et président de la région eurélienne.
Heureusement, la coopérative, qui travaille sur ce débouché depuis deux ans, possède du stock. « En plus d’un voyage au Canada, un groupe de producteurs de pois se structure et s’échange des informations sur WhatsApp. Nous travaillons également avec les obtenteurs car nous manquons de recherche génétique », ajoute-t-il. La coopérative avait également invité ses partenaires (start-up du digital, clients meuniers, fournisseurs…).
Un volume de retour de semences record
Dans les allées des micro-essais, les discussions vont bon train sur cette année « pluvieuse ». Les limites du désherbage chimique et les modifications d’assolement ont entraîné beaucoup de logistique pour la coopérative, qui a dû réapprovisionner les agriculteurs à la dernière minute, en semences et en pesticides.
« J’ai changé quatre fois de cultures pour la même parcelle, car je n’ai pas pu semer les blés, précoce ou tardif, ni l’orge. Au final, ce sera du maïs ! explique Romain Gallas. La coopérative a été très réactive, mais elle est impactée fortement par les volumes de retour des semences, du jamais vu ! » Les producteurs sont maintenant tournés vers les moissons, qui devraient commencer dans une dizaine de jours dans le centre de la France.
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